Les maisons closes à Paris, fréquentation, chiffres clés, ...
En 1870, la police estimait la fréquentation des différentes maisons closes à 400 000 clients par jour (autrement environ 1/4 de la population masculine parisienne avait des relations sexuelles avec des prostituées et majoritairement des hommes mariés). A l'époque, les maisons closes était des lieux de détente faisant partie intégrante de la vie social. On pouvait autant y croiser des hommes d'affaires respectables que des étudiants -principalement en période de vacances scolaire-.Pour satisfaire tous ces clients, Paris comptait pas moins de 155 000 femmes déclarées officiellement comme prostituées, mais la police avit à la même période effectuer 725 000 prostituées clandestines.
De nos jours en comparatif, la France entière compte entre 18 000 et 20 000 prostituées dont seulement 1 050 à Paris.
Le recrutement se déroulait dans de petites pensions de province et dans des hôpitaux notamment dans le service de maladies vénériennes. Les filles étaient contraintes à réaliser plus de 70 passes par jour au minimum - mais certains bordels de luxe limitaient les passes à 3 par jour et à 2 le dimanche-.
Sachez qu'à l'époque les hommes n'avaient pas le droit de diriger ce type d'établissement.
La maison close "Le Chabanais" faisait partie des rendez-vous "Paris by night" que le service des protocoles de l'Elysée organisait pour les chefs d'Etat en visite officiel - par soucis de confidentialité et de discrétion, leurs agendas respectifs affichait "visite du Sénat".
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Tarifs de 1915 de Mademoiselle Marcelle Lapompe
69 rue du Chat Noir avec des prestations à la carte :
gougloutage du poireau avec pression de la main au prix de 3,50F,
branlage à la mouche avec petit supplément langue dans le trou du cul (très demandé) ...
Après quelques recherches sur le web, il apparaît que Marcelle Lapompe serait l’un des pseudonymes de Renée Dunan (1892 - 1936 ou 44 ou 44), qui est une écrivain, poétesse française, critique littéraire redoutée, féministe, anarchiste, militante pro-nudiste, bisexuelle, grande admiratrice de Sade. Elle se distingua surtout en tant qu'auteur de textes érotiques. Son existence et ses multiples pseudonymes restent flous. Née à Avignon, on sait qu'en 1927, elle habitait au 86 boulevard Voltaire à Paris. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur Rénée Dunan : cliquez-ici Pour voir le catalogue des prix d'amour en plus grand cliquez-ici. |
La fermeture des maisons closes
Le 13 décembre 1945, Marthe Richard dépose un projet de fermeture des maisons closes devant le conseil municipal. Sa proposition est votée et le préfet décide alors de fermer les maisons du département de la Seine dans les 3 mois. Marthe Richard -soutenue par le ministre de santé publique- commence alors une campagne de presse pour le vote d'une loi afin de généraliser les fermetures.
Le 9 avril 1946, le député Marcel Roclore présente le rapport de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et conclut à la nécessité de la fermeture. Le député Pierre Dominjon dépose une proposition de loi dans ce sens.
Le 9 avril 1946, le député Marcel Roclore présente le rapport de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et conclut à la nécessité de la fermeture. Le député Pierre Dominjon dépose une proposition de loi dans ce sens.
La loi qui porte d'ailleurs son nom : Marthe Richard, est votée le 13 avril 1946. Puis peu de temps après le fichier national de la prostitution est détruit et près de 1400 établissements sont fermés. Nombre de tenanciers se reconvertissent alors en propriétaires d'hôtels de passe, la prostitution étant devenu une activité libre où seules son organisation, son exploitation ou ses manifestations visibles sont interdites.
Pour la petite histoire, Marthe Richard, fugueuse à répétition, part à Nancy, elle a alors 16 ans quand elle croise sur son chemin un italien dont elle tombe amoureuse. Celui-ci ce dit sculpteur mais est en fait proxénète. Elle devient trés vite prostituée dans des "bordels à soldats" à Nancy où elle pratique plus de 50 passes par jour. Elle fût par la suite dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police - inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905-. Contrainte de s'enfuir, elle part à Paris et entre dans un "établissement de bains" de haut standing -rue Godot de Mauroy- où elle y rencontrera un riche industriel Henri Richer qu'elle épousera le 13 avril 1915. Elle deviendra alors une respectable bourgeoise et demandera à être rayée du fichier national de la prostitution mais on le lui refusera.
Pour la petite histoire, Marthe Richard, fugueuse à répétition, part à Nancy, elle a alors 16 ans quand elle croise sur son chemin un italien dont elle tombe amoureuse. Celui-ci ce dit sculpteur mais est en fait proxénète. Elle devient trés vite prostituée dans des "bordels à soldats" à Nancy où elle pratique plus de 50 passes par jour. Elle fût par la suite dénoncée par un soldat pour lui avoir transmis la syphilis et fichée par la police - inscrite comme prostituée mineure le 21 août 1905-. Contrainte de s'enfuir, elle part à Paris et entre dans un "établissement de bains" de haut standing -rue Godot de Mauroy- où elle y rencontrera un riche industriel Henri Richer qu'elle épousera le 13 avril 1915. Elle deviendra alors une respectable bourgeoise et demandera à être rayée du fichier national de la prostitution mais on le lui refusera.
Veuve de guerre en mai 1916, elle entra au service du contre-espionnage français grâce aux contacts de son jeune amant de l'époque. Elle rencontre même au cours de ses aventures Mata Hari. Elle travailla également pour la résistance. Suite à un accident de voiture, sa carrière d'agent secret fût révélé dans la presse. On lui décerna même la légion d'honneur.
Elle passera par la suite près de 5 ans dans les cabinets ministériels et fût même élue conseillère dans le 4ème arrondissement de Paris ce qui lui permis la rencontre de gens influents.
Bien qu'elle fût mentionnées sur des documents officiels, ses exploits au sein de la résistance comporte de nombreuses contradictions troublantes...
En effet, en 1947, Jean Violan -agent secret russe naturalisé français- de son nom d'origine Joseph Davritschevy, raconte dans la presse qu'il avait eut l'ordre de surveiller de prêt Marthe Richard -il en tomba même amoureux-. Il précise même qu'aucun des hauts faits dont Marthe Richard s'était ventée n'apparaissent dans les archives militaires et que les mémoires de Marthe ne sont qu'affabulations.
On découvre par ailleurs que l'inspecteur de la Sûreté nationale - Jacques Delarue - spécialiste des faux héros de guerre, enquêta deux années durant avant de l'accuser d'organisation de malfaiteurs, de vol de bijoux et de recel en juin 1954. A la suite de quoi, elle fût emprisonnée à la Petite Roquette mais bénéficia d'un non-lieu en 1955.
Elle fonda par la suite un prix de littérature érotique s'appelant "Tabou", publiera des livres dont "Appel des sexes" en 1951 reprenant quelques peu ses mémoires et précisant d'ailleurs ne plus être contre la réouverture des maisons closes. Elle fît par la suite des conférences, parlant de sa "vie d'espionne". Remise en cause sur son passé d'espionne, de résistante, ... elle publiera début 1974 "Mon destin de femme" -ses derniers Mémoires- afin de se justifier. A nouveau sur le devant de l'actualité en 1978 - 1979, elle tiendra des propos confus lors d'une controverse sur la réouverture des maisons closes. Elle décédera 4 ans plus tard, le 9 février 1982, à l'âge de 93 ans à son domicile à Paris, emportant ses secrets avec elle. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise.
Marthe Richard, veuve à deux reprise -veuve Richer puis veuve Crompton - et créatrice du projet de loi de clôture des maisons closes, elle fût surnommée la "Veuve qui clôt" (en référence à la maison de champagne : "Veuve Clicquot").
Marthe Richard, veuve à deux reprise -veuve Richer puis veuve Crompton - et créatrice du projet de loi de clôture des maisons closes, elle fût surnommée la "Veuve qui clôt" (en référence à la maison de champagne : "Veuve Clicquot").
La fermeture des maisons closes annonça non pas la du marché de sexe mais uniquement l'arrêt d'un suivi réglementé et répondant à des contrôles sanitaires plus ou moins strictes -selon les adresses et le standing des lieux- des lieux de travail et de vie des prostituées.
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